Ces derniers jours, nous avons pu entendre Dre Joanne Liu affirmer que selon elle, la plus grande victime de la pandémie serait la solidarité. En tant que ex-présidente de Médecins sans frontières, Dre Liu a une vision internationale de la situation pandémique, avec d’un côté les pays riches qui ont réquisitionné les vaccins et de l’autre les pays en développement qui n’y ont toujours pas accès.
Par ailleurs, on entend aussi dire que la pandémie a entraîné une fracture entre les générations, avec une réaction du « chacun pour soi » : que les aînés et les personnes vulnérables se protègent elles-mêmes, qu’elles s’isolent chez elles, pourvu que nous, les plus jeunes et les bien portants, ne soyons pas privés de notre liberté…
On peut le constater à l’entrée d’une épicerie : combien de clients portent un masque? Combien s’arrêtent pour se désinfecter les mains avant de parcourir les rangées de légumes et autres produits? Le Directeur de la santé publique rappelait récemment aux personnes infectées par la Covid ou par une grippe de porter leur masque… mais quand une personne veut seulement se protéger (comme le font encore plusieurs aînés ou personnes vulnérables), peut-elle compter qu’on la protège aussi?
Pendant la pandémie, on a imposé à nos fils ou filles la réclusion dans leur ressource résidentielle, sans visites ni sorties. Rappelez-vous les Noëls des dernières années… En plus de cet isolement, leurs activités de jour ont été suspendues pendant des mois, et ensuite diminué sous prétexte de manque de personnel. Vous sentez-vous à l’aise d’en parler à vos voisins, à vos amis, à vos proches, sans craindre de vous voir répondre « Moi non plus, je ne vois pas souvent mes enfants »? ou « Tout le monde a ses problèmes, tu sais »?
La pandémie nous a laissé des souvenirs amers, non seulement en raison des craintes pour notre propre santé, mais parce que nous savions notre grand fils ou notre fille privée de sa famille à son anniversaire, à Noël, et pendant toutes ces semaines où on interdisait les visites et sorties. Il ne s’agissait pas de son choix, encore moins du nôtre… rien à voir avec ces adultes qui, par choix, vivent loin de leur famille.
Il nous reste à souhaiter ne pas revivre une telle situation où on pouvait se demander où se cachait la solidarité ? Espérons que vous avez été soutenus quand vous vous inquiétiez de ne pouvoir voir votre fils ou votre fille pendant des semaines et des mois, ni même communiquer avec lui ou avec elle.Tant mieux si se trouvent autour de vous des personnes empathiques, capables d’être à l’écoute de votre réalité toute particulière. Capables de faire preuve de solidarité à votre égard…