TROUVER LE CHEMIN POUR AVOIR ACCÈS AUX SERVICES DU RÉSEAU…..
|
||||||||
|
||||||||
|
|
||||||||
|
||||||||
|
|
||||||||
|
||||||||
|
|
Vous vous souviendrez peut-être du sondage sur la satisfaction des parents des usagers vivant en ressources, auquel 200 représentants avaient répondu juste avant le moment où la pandémie a fait irruption dans nos vies. Merci tout d’abord à tous ces répondants pour leur générosité et leur ouverture à nous faire part de leur opinion, en répondant aux questions mais surtout par leurs commentaires qui, mieux que tout, nous permettaient de bien saisir le sens de leurs réponses. Nous avons lu et relu ces 119 commentaires qui nous ouvraient une porte sur leur réalité.
Dans les premiers mois de la pandémie, sous la coordination d’un membre du comité, une analyse sérieuse de ces réponses au sondage a été faite par un trio de bénévoles et par la suite, d’autres membres en ont révisé et finalisé la rédaction. Si vous vous replongez dans le contexte de ces premiers mois de la pandémie, vous vous rappellerez sans doute comment vous étiez touchés par cette situation inhabituelle : les membres de notre comité sont aussi des parents, la plupart affectés par la réclusion imposée à leur fils ou leur fille, privé de sorties ou de visites y compris lors des Fêtes 2020. Et la situation des usagers vivant dans leur famille sans services les préoccupait aussi compte tenu des délestages.
Avant de diffuser plus largement les résultats de notre sondage, nous attendions de le déposer à la Direction du programme déficiences, ce qui a été fait au cours des derniers mois. Nous voulions nous assurer que la pandémie et ses impacts seraient alors derrière nous… mais comme vous le constatez, la situation a évolué autrement et ce Noël vient encore de nous le démontrer. Mais il nous semble important de donner suite maintenant en dépit des circonstances sur lesquelles nous n’avons ni contrôle, ni perspective assurée.
Vous trouverez donc, en cliquant sur les liens ci-dessous, un sommaire exécutif du sondage qui résume les éléments les plus significatifs pour les répondants, ainsi que le rapport présentant l’analyse détaillée des résultats : à cause des mesures restrictives imposées par la pandémie, de leur impact sur les usagers et les familles comme sur les ressources, et les résultats du sondage nous semblent toujours pertinents alors que s’amorce l’année 2022.
Enfin, une annonce porteuse d’espoir ce jeudi 22 avril
Après des mois de montées d’espoir suivies de creux de désespoir, les personnes handicapées auront enfin accès à la vaccination sans attendre leur groupe d’âge. En effet, le ministre Christian Dubé vient de confirmer que les malades chroniques d’abord, et ensuite les personnes handicapées demeurant à domicile seront vaccinées « en priorité ». Les adultes ayant une déficience intellectuelle ou de l’autisme pourront eux prendre un rendez-vous à partir du 28 avril prochain et leur parent pourra être vacciné en même temps qu’eux, au cours du mois de mai selon les plages disponibles.
Mais… rappelons que malgré l’annonce du MSSS, en date du 19 mars dernier, de prioriser la vaccination des usagers en ressources ayant une déficience intellectuelle ou de l’autisme, la majorité de ceux-ci ne sont toujours pas vaccinés en Montérégie. Ils devraient l’être entre le 25 avril et le 19 mai selon les informations reçues par le comité.
Un rappel du parcours pour y arriver enfin
Après le reportage de Davide Gentile et le plaidoyer des deux mamans de notre comité qui ont défendu publiquement la cause de tous nos usagers sans voix, isolés dans leur ressource, suivi du témoignage émouvant de Josée Legault qui s’occupe chez elle de sa sœur, nous croyions y être enfin arrivés. Vous aviez dû vous réjouir comme nous de la décision ministérielle annonçant enfin leur vaccination prochaine.
Dans notre dernière Infolettre, nous vous disions vivre « dans l’espoir qu’aucune embûche ne retardera encore la vaccination de ces usagers toujours lourdement confinés. » Mais les jours et les semaines se suivaient sans autre nouvelle à ce sujet. Nous avons demandé une rencontre avec le Directeur des programmes déficiences, monsieur Jean-Marc Ricard, et sa directrice adjointe Annie Couture, pour faire le point sur la situation. Nous les remercions d’avoir acquiescé à notre demande aussi rapidement et de nous avoir permis de comprendre ces délais.
Les raisons des délais pour la vaccination de nos usagers en ressources
Nous retenons de cette rencontre que l’annonce du MSSS n’avait été suivie d’aucune Directive de vaccination, contrairement à ce qui se passait depuis le début de la pandémie, les directives se succédant l’une après l’autre pour préciser le détail des mesures à mettre en place. De plus, la suspension en avril du vaccin AstraZeneca a retardé la mise en application des procédures prévues par l’établissement avec les CISSS de la Montérégie qui ont ainsi dû repenser leur planification.
Selon les informations reçues, la vaccination devait commencer par un premier groupe d’usagers présentant des défis plus particuliers hébergés en ressources intermédiaires (RI) et en résidences à assistance continue (RAC), en débutant par celles du territoire de la Montérégie-Ouest, suivies par celles de la Montérégie-Centre et de la Montérégie-Est. Pour le décalage entre les CISSS, on nous a donné comme raison le manque de vaccins.
Alors que l’annonce ministérielle nous laissait espérer que les usagers en ressources seraient vaccinés dès le mois d’avril, ces délais ont aussi retardé le début de la vaccination pour les usagers vivant en RTF (ressources de type familial) maintenant prévue entre la fin d’avril jusqu’au 19 mai, des plages horaires leur étant d’ores et déjà réservées. Les parents sont invités à accompagner leur fils ou leur fille, et certains ont reçu la confirmation de la date d’un rendez-vous pour la deuxième semaine de mai.
Selon le Directeur québécois de la vaccination, la vaccination des usagers de tout le Québec serait déjà complétée.
Lundi 19 avril, La Presse publiait un article rapportant une mise en demeure faite au gouvernement par un groupe de parents, dans lequel on peut lire que, selon monsieur Daniel Paré, le Directeur de la vaccination pour le Québec, la vaccination des 13 000 usagers ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme et résidant dans une ressource du réseau est maintenant complétée. Nous constatons que ce n’est pas le cas en Montérégie où cette opération devrait se terminer au cours du mois de mai, selon les projections de la Direction des programmes déficiences
Par ailleurs, le ministère vient de transmettre aux établissements des mesures de resserrement des conditions dans les ressources. Voir nos gars ou nos filles profiter du beau temps dans notre cour risque d’être encore retardé. Ce que nous ignorons, c’est la durée de ces mesures et si le ministère (ou la Santé publique) prévoit reporter jusqu’après la deuxième dose un élargissement de leur confinement, à cause des variants plus contagieux…
En attendant, nos usagers ne peuvent toujours pas faire un tour d’auto avec leurs parents qui se voient réduits à une visite dans leur ressource, dans leur chambre la plupart du temps. Et dans le même temps, ces usagers se déplacent pourtant en transport adapté (taxi, autobus) pour fréquenter leurs activités.
Et nos usagers vivant avec leur famille?
Comme le décrit la mère d’un jeune homme autiste fréquentant un plateau de travail : « Les risques, avec la montée des variants, commencent à être plus grands que les bénéfices qu’on en retire. Selon le calendrier de vaccination, on est rendu à vacciner les milieux de travail à risques. Si cela ne se définit pas comme milieu à risques, je ne suis pas sure quelle est leur définition. J’ai vu les jeunes adultes là-bas qui ont de la misère à porter leurs masques et qui ne respectent pas la distanciation physique. En plus, ils proviennent tous de bulles différentes. L’incidence de transmission est élevée. On sait que ces jeunes-là sont plus à risques de contracter la maladie et d’être plus malades… Par ailleurs, les intervenants sont vaccinés… ».
Nous craignions que la vaccination des usagers demeurant dans leur famille ne soit aussi retardée par ces délais. De plus, il faudrait s’assurer que la vaccination à domicile puisse être offerte, au besoin, à certains adultes incapables de faire face aux contraintes de la vaccination dans un milieux de masse: les personnes autistes, entre autres, sont particulièrement sensibles aux lieux inconnus, aux bruits et aux odeurs, à l’imprévisibilité des mouvements autour d’eux, à tout ce qui génère de l’anxiété. Ces caractéristiques sont reconnues depuis longtemps, entre autres pour l’accès au transport adapté.
La vaccination accessible aux personnes vulnérables… quelques questions
Monsieur Legault annonçait, il y a deux semaines, que les personnes ayant des maladies chroniques seraient de la prochaine cohorte… mais des restrictions majeures excluaient la plupart de ces personnes ainsi que les personnes handicapées puisqu’elles devaient être hospitalisées sinon requérir des suivis réguliers de leur médecin. Pourquoi ne pas reconnaître plus tôt les risques plus élevés pour les usagers ayant une déficience (intellectuelle, physique ou autre) comme l’ont fait déjà plusieurs pays? Pendant ce temps, plusieurs groupes réclamaient déjà la vaccination de la population en général…
En plus des usagers infectés ou décédés depuis le début de la pandémie, y compris parmi les nôtres, ne serait-il pas important de tenir compte de l’augmentation des demandes de « placement » en urgence? En Montérégie, il s’agirait d’une augmentation de 40% depuis le début de la pandémie, nous dit-on. Alors que le gouvernement fait tout pour maintenir les garderies ouvertes afin de préserver la santé mentale des parents de jeunes enfants, comment ignorer l’impact, sur la santé mentale des parents, de la surcharge imposée par la pandémie et de la crainte de la contagion pour un enfant-adulte qui ne peut respecter les consignes sanitaires, faute de les comprendre ?
Un petit rappel et une invitation: nous connaissons bien la situation des parents membres du comité qui se consacrent depuis le mois de janvier à faire avancer ce dossier, et nous remercions aussi les abonnés de notre Infolettre qui nous ont fait part de leurs réactions au fil de nos publications. Vos messages enrichissent notre compréhension des réalités vécues sur le terrain. N’hésitez donc pas à nous faire part de ce qui se passe de votre côté : nous vous lirons avec grand intérêt.